- 14 en chiffres, titre percutant et bref pour une guerre que beaucoup prévoyaient très courte.
En ce début de mois d’août 1914 quatre vendéens Anthime, Charles et les « camarades de pêche et de café » d’Anthime, Padioleau, Bossis et Arcenel, sont mobilisés. Blanche, la fille des propriétaires de l’usine de chaussures va attendre le retour de Charles et Anthime.
Jean ECHENOZ nous décrit, avec une ironie amère, ces hommes dépassés, détruits physiquement et/ou moralement par cette drôle de guerre. Par petites touches, il nous en fait sentir l’absurdité. En un peu plus de cent pages tout est dit.
On ne peut s’empêcher de penser à Jacques PREVERT dans « Barbara » : Quelle connerie la guerre !
Entretien avec Jean ECHENOZ dans LIRE, n° 409, octobre 2012.
Anne –Marie Darrouzes, lectrice
- Le récit débute en août 1914 dans l’ouest en Vendée, 5 copains d’un même village partent pour les Ardennes.
Anthime, Bossis, Padioleau, Charles et Arcenel s’en vont dans l’idée de rentrer quinze jours plus tard.
Une jeune femme Blanche les suit des yeux, attentive à deux des jeunes garçons : Anthime et Charles.
Jean Echenoz parvient avec ce roman bref, mais puissant, grâce à son écriture et à ses descriptions à nous faire vivre la vie de ces réservistes sur le front.
S’y expriment la fatigue, la chaleur au début, puis "l’ivresse calfeutrant la peur", la faim, la barbarie des combats…
Mais il montre aussi les occupations de Blanche, et des villageois, sans homme, ainsi que la nature, les paysages et les animaux.
Comme avec Ravel, "Des éclairs" ou "Courir", même si le héros n’est pas une "personnalité", l’ écriture d’ Echenoz touche le lecteur grâce aux ellipses, à des descriptions que l’on n’imaginerait pas et qui permettent de lire un récit singulier sur cette période de l’histoire.
> Pour aller plus loin
Deux liens : le premier où Pierre Assouline en parle admirablement.
Et le deuxième pour retrouver Jean Echenoz qui s’entretient avec Dominique Antoine
à la Bibliothèque nationale de France.
Béatrice, Espace adulte
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